Nous rapportons ici les termes par lesquels l’auteur du Journal du séducteur revient sur le personnage de Faust

Dans son rapport à la féminité Faust est « un démon comme Don Juan  mais d’un ordre supérieur [….] Le plaisir n’est pas empreint pour lui de la bonne humeur qu’il a chez Don Juan. Les jeunes filles ne dansent pas à son bras, il les attire à lui en leur inspirant une sorte d’angoisse.

Il cherche dans les sens moins la jouissance que la distraction. L‘amour, l’étreinte physique comporte une part de présence offrant un instant de repos et exigeant un effort qui distrait l’attention et le[Faust] détourne du doute[….] Comme les ombres de l’enfer s’emparaient d’un être vivant dont elles suçaient le sang pour retrouver la vie aussi longtemps qu’elles en étaient réchauffées et nourries ; de même Faust recherche une vie immédiate capable de le rajeunir et de le fortifier. Il la trouve dans Marguerite. L’étreinte de Marguerite fait sur son âme l’effet d’un élixir de jouvence. Son âme malade a besoin de ce qu’on pourrait appeler la première éclosion d’un jeune cœur »

Mais Faust sait mieux que tout autre comme cette fraîcheur, fruit de l’innocence, passe vite.

Kierkegaard, Alternative, première partie : silhouettes. Distraction psychologique. Discours prononcé devant les Symparanecromenoi ( c’est-à-dire. « les compagnons de la mort » mot grec probablement fabriqué par Kierkegaard)