Je, Tu, Il, Nous, On,
|
Le moi n’ est-il « haïssable » que pour les morales qui culpabilisent les plaisirs et élans vitaux ?
Un simple vivant pourrait-il s’épanouir et persévérer dans l’être sans l’amour de soi ?
Je-Tu :
|
Mais pourrait-il y avoir « je » sans
« tu » ? Il semble que non… Nous pointons ici trois séries
d ‘arguments :
-Les cas (exceptionnels) d’enfants sauvages prouvent a contrario que l’épanouissement des potentialités individuelles suppose le rapport à l’autre. Les enfants sauvages se sentent mais ne se pensent pas comme personnes. -L’amour et la reconnaissance des autres ont des effets déterminants sur l’ estime de soi. Freud analyse le Narcissisme comme une intériorisation par l’enfant de l’amour de la mère pour lui.
- et Lévinas
montre comment la sujétion à l’autre dans le sentiment de responsabilité
me constitue en sujet irremplaçable. Le « je » est un hôte,
le sujet est otage.
|
Il
|
« Le mot le plus cruel de la langue française »
selon Roland Barthes ; « Quand deux hommes s’assemblent, il faut
qu’un troisième meurt ! »
|
Nous / Ils :
|
« Nous » :C’est l’instance du collectif, une communauté se rassemble sur quelques critères de reconnaissance et rejette de son sein tout le reste de l’humanité. La démarche est tellement absurde que les moins fanatiques ne l’assume pas d’où l’émergence du « on » |
On: |
Le terme est dérivé du latin « homo » et désigne une forme impersonnelle et anonyme d’existence alors que le « nous » renvoie à un accord tacite. Heidegger précise, dans Etre et temps : le « on » se mêle de tout, mais en réussissant toujours à se dérober s’il fallait assumer quelque décision. Pire, le « on » peut aisément permettre à chacun de se défausser en endossant toutes les responsabilités collectives, « on est lâche » puisque à travers le « on » personne n’est jamais précisément interpelable…
Dans le « on » , « chacun est l’autre,
personne n’est soi même ».
Paradoxalement dans le « on », le « je » se perd comme il perd la singularité de « l ’autre » : « On fait comme tout le monde ». La dictature du "on" enferme dans un mode d’existence inauthentique où règnent le conformisme, l’uniformité et le nivellement : « Surtout de ne pas se singulariser… » |
Le monstre Il effraie et en même temps fascine, dans les foires, on paye pour le voir…