Nous proposons ici une version abrégée que les puristes nous pardonnent ; la version intégrale se trouve au Livre V, fableXIII
Cette fable stigmatise l’attitude de tout ceux qui, pour venger un affront, acceptent le pire joug et perdent leur liberté.
[…] Lorsque le genre humain de glands se contentait,
Ane, cheval, et mule aux forêt habitaient ;
Et on ne voyait point comme au siècle où nous sommes,
Tant de selles et tant de bâts
Tant de harnois pour les combats
Tant de chaises et de carrosses. ;
Comme aussi ne voyait-on pas
Tant de festins et tant de noces.
Or un cheval eut alors un différend
Avec un cerf plein de vitesse ;
Et ne pouvant l’attraper en courant,
Il eut recours à l’homme, implora son adresse.
L’homme lui mit un frein, lui sauta sur le dos
Ne lui donna point de repos
Que le cerf fut pris et n’y laissât la vie ;
Et cela fait le cheval remercie
L’homme son bienfaiteur, disant […] ; Adieu je m’en retourne dans mon séjour sauvage.
-non pas cela dit l’homme… Je vois trop quel est votre usage.
Demeurez donc vous serez bien traité
[….]
Le cheval s’aperçut qu’il avait fait folie ;
Mais il n’était plus temps ; déjà son écurie
Etait prête et toute bâtie.
Il y mourût en y traînant son lien :
Sage, s’il eût remis une légère offense
Quel que soit le plaisir que cause la vengeance,
C’est l’acheter trop cher que l’acheter d’un bien
Sans qui les autres ne sont rien.