le devin, une aventure d'Asterix le Gaulois, Uderzo et Goscinny, Editions Dargaud

" Prophète de malheur ! "

Le destin est l'excuse de ceux qui n'en ont pas…

Analyse du sujet à la loupe :

Prophète : personnalité qui se dit élue par la divinité qui vient s'exprimer par sa bouche ; par conséquent c'est un personnage doté d'une sagesse qui lui permettrait de prédire l'avenir (individuel et collectif) et de révéler des vérités cachées ; Tirésias, Calchas, Mopsos sont de célèbres devins du monde antique. Avec le monothéisme, le prophète annonce un " nouvel évangile ", c'est dire qu'il est porteur d'un message ( d'alliance, d'amour ou de colère...)

Dans le Diable et le Bon Dieu, Sartre campe une situation de crise politique et de misère propice à la multiplication des " faux prophètes ".

malheur : c'est étymologiquement la mauvaise rencontre, l'opposé du " bonheur "( la chance qui arrange toutes choses pour le mieux et produit la félicité). Le malheur est à la fois un état de misère atterrante et la cause de cet état. Est nommé malheur tout mal qui advient et annihile les possibles, tout mal qui ampute et ternit les espoirs de temps meilleurs. Synonyme de misère, de tragédie et d'infortune ( au double sens d'indigence et de malchance), le malheur fait partie de ces termes qui font sens sans que l'on puisse s'accorder précisément sur leur contenu. Les philosophies épicuriennes et stoïciennes ont renversé l'échelle commune des biens et des maux. Ils dénoncent les faux biens de la gloire et du luxe en même temps qu'ils fustigent comme malheur insondable le fait, pour un homme, de négliger l'épanouissement de sa nature spécifique d'être rationnel.

" Prophète de malheur " : l'expression est un syntagme figé; elle s'utilise avec l'espoir de conjurer le sort, de désamorcer le malheur qui vient d'être annoncé et qui pourrait bien se réaliser à la faveur même de cette prédiction. Les prédictions funestes rendent superstitieux " Ne parle pas de malheur " ; tout se passe comme si les hommes se sentaient entourés de puissances infernales prêtes à surgir et à déferler au moindre prétexte : parler du mal réveillerait les démons. Cette crainte est renforcée par la puissance performative du langage. La parole ne se contente pas de dire ce qui est, elle impressionne, elle est douée d'efficacité, elle agit sur l'interlocuteur. Ne peut-on pas craindre que son pouvoir ne s'étende sur les choses et non pas seulement sur les consciences ? La parole aurait le pouvoir de provoquer ce qu'elle énonce et de le réaliser ( à l'image du " Fiat lux" divin… )

Exemple d'introduction

Le sacrifice d'Iphigénie(par le devin Calchas);Giovanni Battista (1770)

Anticiper le mal à venir, est-ce en soi un bien ou un mal ? Ceux qui voient arriver le pire doivent-ils être célébrés comme des sages parce qu'ils empêchent le commun des mortels de se leurrer ou faut-il penser qu'à annoncer le mal, ils le provoquent et le précipitent ? Jean Giraudoux en 1935 dans la Guerre de Troie n'aura pas lieu, comme Jean Paul Sartre dans ses prises de position de 1947 revient sur le rôle politique des " Cassandre " .

Mais l'idée que le mal à venir puisse être prédit n'implique-t-elle pas une théorie du destin qui contrarie l'idée de la liberté humaine et de la responsabilité dans le malheur ? Quel rapport peut-on penser entre la conscience comme capacité d'anticipation, la parole comme capacité d'expression et la réalité du malheur ?

Exemple de développement

I) La Tragédie de Cassandre et les ruses du destin

Voir le mal sans pouvoir le prévenir…

N'y a t-il pas pire condition que celle qui prédit le mal à venir tout en étant incapable de s'y soustraire ? Ce drame est celui de Cassandre.

Cassandre; Max Klinger (1886-1895) Elle prophétise les malheurs de Troie quand Pâris s'apprête à partir pour Sparte (où il rencontrera Hélène) ; elle met en garde les Troyens contre le mystérieux cheval de bois abandonné par les Grecs dans la plaine ; puis réduite en esclavage, elle anticipe sa propre mort ainsi que celle d'Agamemnon sous les coups de Clytemnestre ; mais, une fois de plus, elle ne parvient pas à être écoutée.
Le mythe explique son impuissance à convaincre comme une vengeance divine : Cassandre aurait promis à Apollon ses faveurs s'il lui accordait en échange le don de divination ; or, une fois exhaussée, la jeune femme se serait refusée au dieu qui l'aurait donc punie en lui conservant le pouvoir d'anticiper l'avenir sans avoir celui de persuader ses contemporains. C'est donc en vain qu'elle décèle les ruses et démasque les enchaînements tragiques, puisqu'elle ne parvient pas à transformer ce savoir en arme de combat contre le mal qu'elle voit se dessiner. Cassandre, par son don de divination et son impuissance à enrayer le mal, devient la véritable prêtresse du destin.

Les ruses du destin et l'impuissance de la raison

L'idée de destin implique en effet un enchaînement de faits sur lesquels nous n'avons aucun pouvoir. La pensée du destin désoriente notre mentalité technicienne. Dans l'usage technique du monde, la connaissance d'un enchaînement causal rend possible l'action, c'est-à-dire l'intervention sur les déterminismes naturels de façon à détourner la réalité des causes à notre avantage : " Savoir pour prévoir, prévoir pour agir " Telle est la devise du positivisme : une philosophie scientifique de l'action qui entend bien faire table rase de toutes les superstitions héritées d'un temps où les hommes compensaient par des croyances magiques leur peu de connaissances véritables de la nature.

Le propre d'une nécessité naturelle est donc de pouvoir être objectivée pour être, éventuellement, transformée. A l'inverse dès qu'on parle de destin, tout se passe comme si le fait de connaître la suite des événements ne donnait plus aucun moyen d'intervenir sur eux. Ainsi, quels que soient les efforts de Jocaste, de Laïos et d'Œdipe lui-même, pour se soustraire au destin révélé par l'Oracle, celui-ci se réalise malgré tout. Toutes les tentatives pour s'y soustraire ne font que l'accomplir plus sûrement …

Œdipe, ou quand la connaissance du mal précipite le mal…
Oedipe et le Sphinx (détail); Gustave Moreau (1864) Dans le drame d'Œdipe, la connaissance de l'oracle précipite sa réalisation. La connaissance du mal à venir contribue à le faire advenir… C'est pour fuir son destin qu'Œdipe quitte Corinthe et sa famille au moment où l'oracle lui apprend qu'il commettra inceste et parricide. Sa révolte contre le sort le jette sur la route où, de fait, une altercation l'amènera à tuer un inconnu ( son père génétique, Laïos). La suite de son périple le conduit à épouser Jocaste, la reine (veuve) de la cité qu'il délivre, qui n'est nulle autre que sa mère.
Dans Œdipe Roi Sophocle se plaît à souligner la condition de pantin des hommes : ce sont des marionnettes aux mains des dieux capricieux qui jouent avec leur destinée.

Au cœur de la théorie du destin, une conception singulière de la vérité

A la même époque, les Mégariques réfléchissent sur la vérité et développent une pensée originale du destin.

Position avantageuse; Laurence Alma Tadema(1895) " Il y a bataille navale " est une proposition nécessairement vraie ou fausse. S'il est vrai de dire qu'il y a aujourd'hui bataille navale, il était donc vrai de dire hier qu'il y aurait bataille navale. La vérité de la formule rejaillit sur la prédiction de l'événement. Les Mégariques ne peuvent accepter l'idée qu'un événement qui aurait pu ne pas être devienne l'objet d'une affirmation qui sera désormais toujours vraie.
Les Mégariques refusent l'apparition, pour l'éternité, d'une vérité qui aurait pu être autre. Ils refusent donc l'idée de contingence parce qu'ils sont scandalisés qu'un évènement dont le contraire était possible acquière le statut de vérité éternelle.

Pour les Mégariques ce qui est vrai est vrai de toute éternité, rien ne devient vrai ; les événements se réalisent parce qu'ils sont vrais (parce qu'il est écrit de toute éternité qu'ils se réaliseront et qu'il est donc vrai de les prédire depuis toujours). La vérité de la prédiction ne dépend pas de ce qui arrive.

II) Critique du destin et responsabilité humaine.

L'objection d'Aristote.

Pour les Mégariques, la proposition " il y a bataille navale " ne devient pas vraie parce que de fait, les bateaux s'affrontent. La vérité étant éternelle, elle implique qu'il était déjà vrai d'annoncer hier (et même il y a cent ans) cette bataille navale. Dans le Traité de l'interprétation Aristote critique cette théorie de la vérité qui enferme nécessairement dans une pensée du destin. Pour Aristote les futurs sont contingents : dans le cas, par exemple, de la bataille navale, c'est seulement l'alternative qui est nécessaire : il est absolument vrai de dire que, demain, soit il y aura une bataille navale soit il n'y aura pas de bataille navale puisque les deux propositions s'opposent comme des contraires. Mais seul l'événement décidera parmi ces contraires lequel est vrai. L'analyse d'Aristote restaure la puissance du devenir, abolit l'idée de destin et valorise la prudence. La prudence analyse les différents possibles, anticipe l'enchaînement des causes et choisit, en conséquence, le comportement à adopter.

" La vie est un songe " : La morale de la désillusion contre les superstitions les plus funestes

Venus et Mars (détail); Botticelli (vers 1483)

 

Le poète espagnol Pedro Calderon de la Barca dans La vie est un songe (1631), défend, lui aussi, une théorie de la liberté qui abolit la croyance au destin. Basile, un Roi de Pologne féru d'astronomie, croit voir inscrit dans les étoiles le destin funeste qui fera de son fils, Sigismond, un tyran parricide.

Le Roi décide en grand secret d'enfermer l'enfant, dès sa naissance, dans une grotte obscure. De lourdes chaînes entravent ses mouvements. Seul Clotalde, un précepteur, éduque l'enfant et lui enseigne une morale sévère. Le Père vieillissant se met à douter du décret des étoiles ; il éprouve le désir de rencontrer ce fils, de tester son caractère : peut-être l'éducation et la morale auront-elles raison du funeste présage…

Le prince est endormi, transporté au château où, à son réveil, lui sont rendus les honneurs de son rang. Le jeune homme (dont la nature est franche mais non policée) n'entend pas les conventions mondaines. Sa candeur le transforme en brute : dès qu'une femme badine, il se rue sur elle. Il défenestre aussi un aristocrate trop imbu de ses titres pour accepter d'être salué par un simple " Dieu vous bénisse ". Puisque la société est remplie de vanité et d'hypocrisie, Sigismond décide de faire régner son seul plaisir. Basile en conclut que les étoiles n'avaient pas menti ; un somnifère permet de rapporter Sigismond dans son cachot. A son réveil, il prend pour un songe tout l'épisode de sa vie de prince.

Le Roi désigne comme héritier son neveu Astofle. Mais le peuple se révolte, prend les armes et délivre Sigismond qu'il proclame Roi de Pologne. Les troupes de Basile sont défaites. Le Père implore grâce aux pieds de son fils : le décret du destin semble s'accomplir.

Or Sigismond a été profondément édifié par les retournements de situation qui ont jalonné ses dernières heures. Il en conclut que la gloire et les plaisirs sont fugitifs comme des ombres. Rien n'est substantiel si ce n'est la conscience et le plaisir d'avoir bien agi.

Sigismond rend le pouvoir à son père et se soumet à sa volonté. Le vieillard comprend alors sa folie. En acceptant le funeste présage, il a renoncé à ses devoirs de père et s'est exposé à être renversé par ce fils qu'il avait renié par superstition. Sans la générosité de son fils, Basile aurait creusé sa propre tombe.

La morale de la pièce de Calderon rejaillit sur le mythe d'Œdipe : si Jocaste et Laïos n'avaient pas accordé foi à l'Oracle. Si le roi de Corinthe avait révélé à Œdipe qu'il n'était qu'un fils adoptif, la tragédie n'aurait pas eu lieu. Et si Œdipe lui-même n'avait pas laissé la colère l'emporter, il n'aurait pas assassiné un homme qui pouvait être son père. Il n'y a pas de destin.

Il n'y a pas de malheur irrémédiablement programmé : il y a des enchaînements psychologiques pervers et des hasards malheureux.

  • ·Des enchaînements psychologiques pervers.
    La crainte et le manque d'assurance font voir partout des signes funestes. Si je me crois persécuté et haï, je serai haï lien cours autrui : cette croyance inscrite dans mon regard effrayera. Tous mes comportements trahiront mes craintes. Ils ruineront toutes possibilités de rapport heureux avec les autres. Ils m'enfermeront dans une spirale d'agressivité.
  • · Des hasards malheureux.
    Aristote avait déjà compris que le hasard est la rencontre de séries indépendantes… Œdipe quitte Corinthe pour s'éloigner de ceux qu'il prend pour ces parents. Laïos, roi de Thèbes part en délégation vers Corinthe. La rencontre est le pur fruit du hasard. Chacun des protagonistes a pris la route sans vouloir rencontrer l'autre, n'y même y penser.

Croire au destin ou bien d'admettre les hasards absurdes qui façonnent nos existences…

Nos vies sont pleines de rencontres hasardeuses. Quand elles font date, c'est-à-dire quand elles sont justement perçues comme de véritables rencontres, c'est que leurs conséquences furent déterminantes pour toute une vie (ou du moins une large portion d'existence).

Un fil d'or (évocation des Parques); J.M. Strudwick (1890)

La disproportion entre le caractère totalement anecdotique de la rencontre et les bouleversements occasionnés fait scandale. Certains, pour éluder la conscience de notre contingence, préfèrent alors croire au Destin. " Tout serait écrit " ; tout se réaliserait de manière implacable ; tout serait voulu par la sagesse divine ou le caprice des démons.

Pour les Stoïciens, le Destin est l'autre nom de la nécessité

Paradoxalement on ne peut dire si l'homme se sent allégé ou écrasé par cette représentation des événements. Ce qui est sûr, c'est que les Stoïciens qui partageaient cette conception du Destin développaient aussi une pensée selon laquelle l'ensemble de nos actes enchaînait le Destin. Jamais un seul événement n'a des conséquences fatales. C'est la suite de tous nos actes et de toutes nos démissions qui prend la forme d'un destin. Cicéron parle de " confatalia ".

III) Et si la fatalité avec tout ce que le terme véhicule de sinistre n'était que la résultante de nos acceptations, nos démissions ?

Une interprétation funeste de la réalité parvint toujours rétroactivement à se justifier puisqu'elle empoisonne irréversiblement la situation.

La voyante, dite "La somnambule;" Gustave Courbet (1819-1877) Celui qui prétend que la guerre (ou tout autre fléau humain) est fatal, prend pour acquis ce que cette croyance justifie. Par exemple en 1947, ceux qui estimaient qu'une nouvelle guerre opposant les deux blocs était fatale, demandaient fatalement à leurs concitoyens de prendre parti, de choisir leur camp : dès lors, plus leur discours convainquait et plus le divorce s'aggravait.

Dans une émission radiophonique d'octobre 1947, J. P. Sartre refuse de renforcer ainsi l'idée que désormais le monde est séparé en deux blocs et que toute politique passe forcement par le choix clair d'un camp.

"Vous prétendez que la guerre est fatale, que les deux blocs existent déjà ce qui impose à chacun de choisir son camp. Plus on vous croira et plus la cassure sera profonde et plus la guerre aura de chance d'éclater. En fait c'est parce que vous flattez cette résignation fatale que vous aurez la guerre, et c'est parce que vous aurez la guerre que vous pourrez dire que vous aviez raison. Vous avez raison à force d'avoir tort. "

En 1947, selon J. P. Sartre, les fauteurs de guerre ont intellectuellement tort et moralement tort mais finalement, s'ils parviennent à précipiter le mal, ils pourront toujours dire qu'ils avaient raison de l'anticiper ; ce qui, selon eux, justifiera assez les mesures qu'ils avaient prises pour mieux se défendre contre ce mal ; mais ces moyens de défense et de prévention sont en réalité les ferments du mal qu'ils craignent. " Vous l'enfantez en prétendant vous prémunir contre ses conséquences. Vous rendez ce mal fatal en lui faisant l'insigne honneur de le prendre au sérieux "

Il suffirait de jeter l'attention sur d'autres composantes de la réalité ( plus optimistes) pour les valoriser à leur tour et organiser autour d'elles une politique globale qui vise la paix et la joie en soulignant tous les événements qui montrent déjà qu'elles règnent et peuvent prospérer. Il suffirait de souligner que beaucoup d'hommes et de femmes refusent d'entrer dans le schéma simplificateur qui oppose deux blocs, que beaucoup se sentent " frères " et que c'est en prenant en compte leur volonté de paix que peut justement se mettre en place une autre politique internationale.

Une représentation frauduleuse de la réalité parvient toujours rétroactivement à se justifier dès quelle étouffe toute autre lecture des événements. Cf Hobbes le mal, (la violence) naît de sa propre possibilité. Voir dans le cours sur autrui : la peur de l'autre

Jérémié pleurant la destruction de Jérusalem; Rembrandt (1606-1669) Mais toute la difficulté de l'analyse politique tient sans doute à la nécessité de se préserver de deux écueils :
  • Aveuglement optimiste qui a pris depuis les années 40 le triste titre d'" Esprit munichois "
  • la prévention paranoïaque ( période de la guerre froide) avec comme conséquence une effrénée course aux armements qui alimenta des guerres locales (comme espace laboratoire et jeu stratégique des zones d'influence)

Si tu veux la paix ne t'aveugle pas sur les méchants qui s'arment pendant que d'autres se bercent d'illusions pacifistes … mais n'engendre pas non plus la guerre en la préparant…

En guise de conclusion

Tant que les Cassandre se contentent d'annoncer la guerre, elles ne la désamorcent pas ; et leurs prédictions, même incomprises, entretiennent un climat fébrile qui n'est pas propice au travail de pacification des conflits. Hector dans La guerre de Troie… de Giraudoux est un meilleur artisan de paix que Cassandre, lui qui ose dire le contraire de la vérité pour apaiser les consciences et tâcher d'éviter le carnage qui s'annonce.

Quelques idées (non utilisées)

Le pessimisme comme planche de salut:
Penser que le pire seul n'est jamais décevant est une façon de se préserver de la déception et de la tristesse en anticipant le pire, de sorte que le mal qui advient étant forcément moindre que le pire (qu'on avait envisagé), il est accueilli sans drame…

La forme inhibitrice de la prudence:
Celui qui systématiquement imagine le pire s'épuise en conjectures catastrophiques ; son peu de confiance en lui et en ses entreprises, décourage les éventuels partenaires : il part en ayant perdu d'avance !