‰‰ Lien avec la transgression et le mal

  Pour Kierkegaard, le mal s’expérimente d’abord dans la forme diffuse de l’angoisse.

 Dans le premier chapitre du Concept d’angoisse, il revient sur la situation d’Adam : il suppose que l’interdiction divine ne fut pas d’abord comprise d’Adam : « comment pouvait-il comprendre la distinction entre le bien et le mal, puisque cette distinction ne vint qu’avec la jouissance [du fruit défendu de l’arbre de la connaissance]. » Par contre on peut penser que  « l’interdiction angoisse Adam parce qu’elle éveille en lui la possibilité de la liberté » :

«  De ce qu’il peut, il n’a encore aucune idée. Seule est donnée la possibilité de pouvoir comme la plus haute expression de l’angoisse parce qu’en un sens […] Adam l’aime et la fuit. »

Après la formule de l’interdiction vient celle de l’avertissement : « car certainement tu mourras ». Adam n’a pu comprendre le sens du verbe mourir, par contre, si on admet que ce mot lui ait été dit, rien n’empêche qu’il ait eu l’idée d’une chose terrible. Un chien peut  bien comprendre la valeur mimique et le mouvement de la voix de celui qui parle sans saisir précisément le sens de la parole.« L’innocence se trouve ainsi portée au point où elle va s’évanouir. Elle se trouve dans l’angoisse en rapport avec l’interdiction et le châtiment. Elle n’est pas coupable, et pourtant, elle éprouve l’angoisse d’être déjà perd