Il est le fils d’un ouvrier genevois de langue française qui lui donne le goût des ouvrages romanesques et galvanise son héroïsme par la lecture de Plutarque. Rousseau connaît ensuite quelques dures années d’apprentissage. Il fugue et  mène rapidement une vie vagabonde de laquais, secrétaire, précepteur, musicien.

Il rencontre Madame de Warens qui deviendra pour de longues années sa protectrice. Il l’appelle "Maman".   Mais là aussi  il y aura des orages, comme finalement,  avec tous ceux qu’il approchera... Le succès littéraire lui vient avec le premier prix du concours organisé par l’Académie de Dijon : son Discours sur les Sciences et les Arts (1750 ) condamne les raffinements de la civilisation.  Avec le Discours sur les origines de l’inégalité (1755), Rousseau donne l‘assaut aux  régimes politiques de son temps.  Du Contrat social (l762) et l’Emile (1762) accentuent le scandale.  Persécuté, Rousseau doit fuir pour protéger sa personne :  les deux ouvrages sont brûlés en place publique à Genève et Paris.

Ce critique du luxe et pourtant un grand amateur de dentelles, Rousseau avoue (trente ans plus tard !) avoir volé un ruban et laissé accuser une soubrette.

De petite santé, il perd tous ses moyens devant le sein borgne d’une charmante prostituée  italienne... Les confessions recèlent mille anecdotes touchantes quant à la vie de cet écorché vif

«  Je naquis infirme et malade ; je coûtais la vie à ma mère et ma naissance fut le premier de mes malheur... Je n’ai pas su comment mon père supporta cette perte, mais je sais qu’il ne s’en consola jamais. Il croyait la revoir en moi, sans pouvoir oublier que je la lui  avais ôtée ; jamais il ne m’embrassa que je ne sentis à ses soupirs, à ses convulsives étreintes, qu’un regret amer se mêlait à ses caresses. »

  L’oeuvre romanesque  La nouvelle Héloïse (1761)  avait,  elle, connu  un  immense succès. Parmi les études contemporaines insolites, citons  Rousseau ou l’état sauvage d’Armand Farrachi. (PUF/ Perspectives Critiques 1997. )